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Bonheur

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  Marc Chagall "Deux têtes à la fenêtre" 1956 Comment pourrais-je te persuader Du ravissement d'être né ? Être, là, en plein milieu de la vie Spectateur du prodige miraculeux Conscient, ébahi, ébloui Ça devrait suffire à tout bonheur C'est moi qui suis simple d'esprit Ou bien, triple buse de malheur ! Je n'ai pas tout compris ? Oui, il y a pour sûr cette tragédie Nos carcasses qui petit à petit se froissent Puis s'effacent pour laisser la place  À d'autres que soi-même, tu vois l'angoisse ? Là, plus là ! Trois petits tours, rond patapon Et puis s'en vont, y a plus un jeton À mettre dans le bel outil, c'est fini Te vlà en suspension d'énergie, mon amie  Passée de l'autre côté de l'horizon... ...Des évènements, au trou noir de l'oubli Là d'où aucune lumière ne jaillit Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir  À moins, pardon, de se mettre à croire D'avoir la certitude ! Qu'il y a encore...  Quelque chose...

Béatitudes

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© DR Né pour mourir Ça vaut bien une légende  Sinon à quoi ça pourrait servir ? Être puis disparaître Avoir été... Nous, déjà révolus sitôt apparus De joies et souffrances confondues L'unique vérité de toute vie Virgule astrale de temporalité  Ensommeillée de souvenirs Éployée de désirs  Se saupoudrant de vertu S'escrimant à se justifier On voudrait se vêtir d'impeccabilité Être du bon côté de la lumière Briller de mille feux Qui sommes-nous-je ? Passages obligés  Où nous n'étions pas sages, obligé ! L'impossible perfection Et les petits arrangements Avec les inclinations Sacerdoce pour un sac d'os La chair est précaire  Et ses appétits velléitaires Tu sais bien, petit Ou alors, t'as rien compris  Que c'est l'amour qu'on poursuit Toujours, partout, tout autour Dans l'immensité du jour Et les draps de la nuit Où enfin, on s'oublie C'est de là qu'on vient Non pas de la nuit, petit ! De la lumière, mon frère Rien ne vient jamais de r...

Fils de toi-même

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  © DR C'est frénésie de sans cesse hiérarchiser  Tout maquiller de différences  Pour ne pas s'abîmer, se mélanger  De consonances, de ressemblances Par peur d'y laisser... son originalité  Nous ne sommes pourtant qu'équivalence  Des yeux, une bouche et de quoi digérer Les incessants mouvements de matière Mémoire infuse de l'équilibre dans l'univers Qui es-tu-je ? Différents et cependant tous similaires  Façonnés de matière, nourris de lumière  Mais le mental n'a cure de cette factualité  Ma foi, il faut bien ratifier nos singularités C'est ainsi que nos logiciels sont configurés  Tous petits déjà à nomenclaturer À chosifier le palpable dans sa diversité Pour en évaluer les bienfaits, les méfaits  Pour assurer coûte que coûte notre survie Faut dire qu'on a bien morflé par le passé Face aux adversités, programmés à résister Se prolonger par descendance interposée Rescapés ! Pour encore s'adapter, évoluer  C'est ainsi que la vie ...

Va ! Vole !

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  © Rohit Rattan  Ne laisse pas entrer le vieux* Il est bien trop tôt pour succomber  Laisse-le tomber le gâteux, au mieux Laisse-le au pieu et toi lève-toi, ma foi Pendant que Sa Sérénissime Sénilité Ronfle encore ses souvenirs passés  Il n'a pas d'autres suggestions, l'amiral ? Tu sais bien que le vétuste se fait la malle Tape l'incruste sans être invité, l’arriéré Ces temps derniers, à peine réveillé  Jusque dans les doigts de pied, chié ! Tu as beau lui dire de libérer le plancher Le gravat déverse dans ta nue propriété Une tonne de petits maux agglutinés  Dont tu n'arrives pas à te débarrasser Faut dire que l'antiquité pèse son poids D'émois, de contrariétés, purée de poix Quand il a décidé de t'empoisonner De s'emparer de ta santé en viager Et tu sais bien que ça va pas s'améliorer Avec le temps va, tout s'en va, fout le camp Devient déliquescent, même tes os, tes dents Bon Dieu, qui m'a programmé un tel gâchis C'est ainsi que l...

Voyage

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© DR Amas de la Vierge - Voie Lactée - Bras d'Orion - Système solaire - Vaisseau Terre - Vitesse de déplacement autour de Sagitarrius (trou noir super massif au centre de notre galaxie) : 270 km/seconde. Vide interstellaire dégagé, sauf objet céleste malencontreusement situé sur notre trajectoire, RAS pour le milliard d'années à venir. Octobre 2023 après J.C. Chaque année de notre vie passée sur cette planète, c'est près d'un milliard de kilomètres que nous parcourons avec la Terre autour du Soleil sans que nous ne nous en rendions compte.  C'est également quelques 20 milliards de kilomètres que nous franchissons dans l'espace avec la Voie Lactée autour de son noyau central. La galaxie accomplissant sa rotation complète tous les 220 millions d'années, nous n'aurons fait que de voyager dans un espace sans cesse renouvelé tout le temps qu'aura duré notre éphémère existence. Enfin, ce n'est pas tout, tel un ballon qui se gonfle, l'univers ...

Là ! Plus là ! (chanson)

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© DR T'es là T'es plus là ! C'est comme ça  Au pays de la vie Là ! Plus là ! Tra la la Trois petits tours... Et puis s'en vont C'est fini ! T'es là, abracadabra Puis, tes plus là ! La la li T'es là Puis la la la, sonne l'hallali T'es plus là ! Ça nous prend comme ça D'un claquement de doigt Ça fait mal d'y penser, c'est banal T'as beau dire non, non, non Poupée de rire, d'émotion Trois petits tours Puis un beau jour s'en vont Poupées de chiffon Les petites marionnettes Sur cette planète mignonnette  Ainsi font font font Trois petits tours et puis s'en vont Au milieu de la nuit, un beau jour Les poupées de chiffon Ainsi font font sont Puis s'en vont ! Jean-Luc Levesque Article suivant     Vous pouvez vous procurer mes livres ici, merci : https://www.jeanluclevesque.com/

Merde

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© Cothy'Art Une gueule de merde Un physique de merde Avec un présent de merde Pour un avenir de merde Comment veux-tu ? Une vie de merde Avec une enfance de merde Et des parents... eux-aussi Dans les emmerdes Comment veux-tu ? Pourtant je traîne mon humanité Malgré mes chaînes, en toute fraternité  J'aimerais bien côtoyer quelque clarté  Pour y soulager ma perplexité  Mais comment veux-tu ? Comment veux-tu ? Que je formule Des vœux de funambule  Le cœur au ciel et... Les pieds en pauvreté  Ça risque pas d'arriver C'est pas donné la légèreté Faut grave se délester Grave se pardonner, se projeter Grave aimer, t'as vu ? Pas facile d'aimer Pas facile d'être à plusieurs  Dans un même cœur, à l'intérieur  Malgré la bagarre  Malgré le brouillard Comment veux-tu ? Que je m'appaire À toi, ma sœur, toi mon frère  Comment veux-tu  Que la magie opère ? Y a l'autre là-haut, mystère égo Qui fait imbroglio des museaux Qui ne croit que ce qu'il voit Qui...

Lulu

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L'Ortolano (tableau réversible) Giuseppe Arcimboldo, 1590. Tu es handicapé par ta mocheté  Encapsulé dans le miroir de toi-même Te questionnant sans arrêt Quant à l'irrégulier de ton aspect  Miroir, méchant miroir Suis-je toujours l'exact reflet De l'image que je me fais Beuh... de moi-même ? La réponse est toujours la même Toujours là ! Ma petite gueule Toujours là ! Je bouge pas, mon Lulu Fidèle comme une verrue Pourquoi tu t'en fais N'était... Ce corps mal foutu Et cette tronche en biais, t'as vu Au chapitre du bel esprit Tu pourrais avoir matière à crânerie  Si tu ne te regardais pas le nombril Te dévisageais de travers, de profil Qu'est-ce donc que ce renifleur Fichu là, en plein milieu de ma laideur ? Tu te voudrais la répartie de Cyrano Faire du mépris source de brio Mais tu n'as pas l'âme d'un comédien Ce matin, tu es d'une humeur de chien Qui serais-tu, mon Léon  Si d'un coquet, tu avais l'aspect Céleste, certes, tel un a...

Coïncidence (chanson)

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© DR Pourquoi toi Pourquoi moi ? Je t'ai vue J'ai su  Nos regards se sont croisés  Déclic électrique Onde de choc C'est sans équivoque  Nous, connectés  Malgré le public Enveloppés d'ondes magnétiques C'est quoi ça ? C'est toi, c'est moi ? Ou bien, c'est nous ? On a déposé les armes On s'est glissé sous le charme Nos présences dans l'espace  La grâce telle une évidence Quiétude intense Tu souris Je frémis  Seule à Paris ? Tu me réponds que oui Je te dis que tu es magnifique Tu ris C'est comme de la mathématique De la logique, de la géométrie Un impalpable flagrance  Le fluide des druides ? Ou bien La magie des âmes qui agit ? La grâce telle une évidence Nos présences dans l'espace On est tombé sous le charme On a déposé les armes   Article suivant   Jean-Luc Levesque   Vous pouvez vous procurer mes livres ici, merci : https://www.jeanluclevesque.com/

À moi !

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  © Joao Martins Pereira À moi ! Les malfoutus, les malotrus  Les affreux, les vilains Les claque-patins Les voyous, les catins Les gueux Les nécessiteux  C'est l'heure ! L'heure De tomber le masque De crever la glace L'heure De remiser le malheur De conjurer le sort L'heure de s'enchanter L'heure de s'aimer Aimez-vous Bande de vauriens Un peu d'audace ! Chaque matin, chaque soir Sourions-nous  Dans le miroir En lieu et place Des simagrées, des grimaces  Embrassons nos psychés Tas d'écorchés  Nous sommes là À fleur de peau Tellement beaux Sous la carapace Cette ridicule cuirasse La triste carcasse À moi ! Les connectés, les clairvoyants  Les sensitifs, les clair audiants Les clair ressentants Les intuitifs Les timbrés, les cintrés Il est temps de balancer De l'amour et du lourd Il est l'heure de s'aimer Commençons par nous Malgré nos gueules Même si... Surtout, si on est seuls ! Aimons-nous Tronches d'anchois  Et le ciel nous aime...

Le poison

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© DR Ça y est, j'ai fini de t'aimer Tu t'es trop éloignée Dans ta folie de tout mesurer À l'aune de ta rigidité De tes peurs dévoyées  Là où tu es, capitonnée  Dans ton ergastule Je ne peux plus venir te chercher Tu as bousillé tes ailes Tu ne vois plus le miel du ciel Tu ne vois plus l'essentiel  Je sais, c'est démentiel L'amour s'est évaporé  Même l'amitié s'est débinée  Je capitule  Je ne peux pas te dévoiler Ce que tu as déjà en quantité Depuis ton enfance envolée Ma Princesse décomposée  Je ne peux que t'assurer De ta complétude dissimulée Derrière ton illusoire complexité Je ne peux que te montrer Ce que tu es, malgré tes biais Reine de la paix en ton palais Sereine ? C'est une question de foi Si jamais toutefois, tu nettoies en toi  Ce qui n'est pas toi, tu as le choix De poser tes valises débordantes  De ces vérités rassurantes  Qui illusionnent ton êtreté blessée Tu as le choix de ne plus t'abreuver À la source du poison ...

Tu crois ?

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©  Gregory Colbert Tu crois que tu es qui tu es. Si je te dis que tu es beaucoup plus que celui que tu crois être, tu me crois ? Je vais tenter de m'expliquer... Un chien qu'il soit berger ou caniche, ça reste un chien, vrai ? À quelques détails près, tous les chiens se ressemblent. Une queue, quatre pattes, une gueule avec des dents et l'esprit de meute.  Un humain, qu'il vive d'un côté ou l'autre de la planète, reste un humain, d'accord ?  Un humain, quel qu'il soit, est donc un représentant de l'humanité, toujours d'accord ? Tu représentes donc l'humanité à toi tout(e) seul(e)... Je sais, ça fait beaucoup de monde d'un seul coup, toi qui te croyais toi, ça t'augmente quelque peu, je comprends ta confusion. Je me permets de te tutoyer parce qu'entre représentants de la même espèce, je peux te considérer comme un frère, une sœur. Je reconnais que certains d'entre nous sont tellement ancrés dans le certit...

Le point d'O

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© DR S'extraire de la gravité Pour se libérer  Du sérieux de la vie Se détacher du poids du corps         Atteindre le point d'O* Se séparer du fardeau de l'égo  Pour s'extraire  De la loi du paraître S'alléger de soi-même         L'espace augmenté Cesser d'interpréter  Pour embrasser plus encore L'entière êtreté L'absoluité du créé         Les sens en éveil  Vivre la révélation Présence vibrante de la création La reliance, l'intrication L'essence en évidence         Le matière révélée  Percevoir par delà les apparences Se savoir fils du soleil Réceptacle de la merveille  Pour habiter, aligné de verticalité        Bras ouverts        Le miracle ! * Le point d'O, siège de l'âme, point de connexion avec le divin dans l'idéal chevaleresque.  J'y vois également le point trinitaire unique de la molécule d'eau (solide, liquide, gazeux)...

Silencieuse

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  Edward Hopper, Room in New York, 1932 Elle ne dit rien Apaisée  Absorbée à embrasser  L'immensité de sa présence Au cœur du silence Lui, il n'entend rien Aux volutes du calme À l'onctuosité de sa béatitude  Cette sereine tranquillité Il n'en perçoit pas le charme Elle en dit pourtant des choses Là, suspendue à la pureté À la grâce de l'instant Puissamment immobile Épinglant toute sa vastitude S'y balançant avec audace  Aérienne et légère, fugace Si lumineuse, fragile Il ne voit pas, ne comprend pas Son intense complétude Il attend un signe Un mot d'amour Un mot qu'elle ne dit pas Qu'elle lui souffle pourtant Secrètement  Elle lui dit qu'elle l'aime Il n'entend pas Il faudrait qu'il soit attentif Qu'il l'écoute se taire Mais il reste "sourd à son silence"* * Camille Laurens Jean-Luc Levesque   Article suivant     Vous pouvez vous procurer mes livres ici, merci : https://www.jeanluclevesque.com/

Plutôt d'accord

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© Jean-Manuel Duvivier En règle générale  Je suis plutôt d'accord C'est affaire de tranquillité Je ne conteste, ni ne proteste Je m'accommode du décor Et je néglige le reste La plupart du temps, je comprends Par bienveillance, par indulgence  Toute cette peur accumulée Torture des blessures passées Qui pollue l'essentiel de nos sens Miel de fiel inoculé à nos innocences Compliqué de contester la gouvernance  Des douleurs engrammées du passé  Je m'en suis trimbalé des immondices  Moi-même, une telle besace, jadis Dont j'ai eu tant de peine à me délester Saleté de caillasse dans ma godasse Poisseux nuage agglutiné sur ma carcasse Fière et suffisante, bravant les convenances Guerroyant en batailles de quincaille  Luisante dans son élément parmi la grisaille  Torse bombé, tête dressée dans l'opacité  Avec une folle intrépidité pour essentialité Je me souviens de ces louches aveuglements Cette volonté farouche de braver l'autorité À m'enivrer d'une li...