Tu crois ?
© Gregory Colbert |
Tu crois que tu es qui tu es. Si je te dis que tu es beaucoup plus que celui que tu crois être, tu me crois ?
Je vais tenter de m'expliquer...
Un chien qu'il soit berger ou caniche, ça reste un chien, vrai ?
À quelques détails près, tous les chiens se ressemblent. Une queue, quatre pattes, une gueule avec des dents et l'esprit de meute.
Un chien qu'il soit berger ou caniche, ça reste un chien, vrai ?
À quelques détails près, tous les chiens se ressemblent. Une queue, quatre pattes, une gueule avec des dents et l'esprit de meute.
Un humain, qu'il vive d'un côté ou l'autre de la planète, reste un humain, d'accord ?
Un humain, quel qu'il soit, est donc un représentant de l'humanité, toujours d'accord ?
Tu représentes donc l'humanité à toi tout(e) seul(e)...
Je sais, ça fait beaucoup de monde d'un seul coup, toi qui te croyais toi, ça t'augmente quelque peu, je comprends ta confusion.
Je me permets de te tutoyer parce qu'entre représentants de la même espèce, je peux te considérer comme un frère, une sœur.
Je reconnais que certains d'entre nous sont tellement ancrés dans le certitude d'être définis par leur identité qu'il s'avère dangereux de bousculer leur filiation. Il y a eux et le monde. Eux, leur famille, leurs compatriotes et puis il y a les autres. Il y a ceux qui leur ressemblent (les mêmes) et ceux qui ne leur ressemblent pas (les autres)*. Raisonnement basique. Deux neurones. C'est blanc ou noir, pas de nuance de gris.
Peut-être jaune ou rouge, je suis généreux, allez, je leur accorde un, deux neurones de plus.
C'est pour cette raison que la théorie darwinienne les gêne aux entournures, le même et l'autre, c'est à dire tous les humains, auraient un ancêtre commun et seraient donc de la même origine. Sacrilège !
Alors, si d'aventure, tu ajoutes qu'on partage 35 % d'ADN avec le végétal, les deux, admettons trois, je suis sympa, neurones qui font les outils de leur curiosité et conditionnent la somme de leur intelligence, court-circuitent derechef. Ça bug au niveau du bulbe. Moi, un légume comme ancêtre ? Je répondrais pas loin, copain humain, pas loin de faire le joint avec le foin qui semble régner dans la molasse mélasse qui te sert de ciboulot.
Tu représentes donc l'humanité à toi tout(e) seul(e)...
Je sais, ça fait beaucoup de monde d'un seul coup, toi qui te croyais toi, ça t'augmente quelque peu, je comprends ta confusion.
Je me permets de te tutoyer parce qu'entre représentants de la même espèce, je peux te considérer comme un frère, une sœur.
Je reconnais que certains d'entre nous sont tellement ancrés dans le certitude d'être définis par leur identité qu'il s'avère dangereux de bousculer leur filiation. Il y a eux et le monde. Eux, leur famille, leurs compatriotes et puis il y a les autres. Il y a ceux qui leur ressemblent (les mêmes) et ceux qui ne leur ressemblent pas (les autres)*. Raisonnement basique. Deux neurones. C'est blanc ou noir, pas de nuance de gris.
Peut-être jaune ou rouge, je suis généreux, allez, je leur accorde un, deux neurones de plus.
C'est pour cette raison que la théorie darwinienne les gêne aux entournures, le même et l'autre, c'est à dire tous les humains, auraient un ancêtre commun et seraient donc de la même origine. Sacrilège !
Alors, si d'aventure, tu ajoutes qu'on partage 35 % d'ADN avec le végétal, les deux, admettons trois, je suis sympa, neurones qui font les outils de leur curiosité et conditionnent la somme de leur intelligence, court-circuitent derechef. Ça bug au niveau du bulbe. Moi, un légume comme ancêtre ? Je répondrais pas loin, copain humain, pas loin de faire le joint avec le foin qui semble régner dans la molasse mélasse qui te sert de ciboulot.
Je pourrais aller plus loin, mais j'ai peur que ta cervelle se liquéfie. C'qui raconte icelui ?
C'est pourtant ce que croient la majorité des humains, ils se pensent différents des autres, uniques en leur genre.
Une bouche, deux yeux, narines, bras, pattes et un trou de balle comme à peu près tout ce qui se fait sur la planète en matière de vivant. N'empêche ! Malgré l'évidence de l'air de famille global qui devrait être, en somme, le garant indéfectible d'un principe évolutif global de la vie sur Terre, certains humains se voient différents au point d'avoir pu, un jour, imaginer exterminer leurs propres congénères, dingue, non ?
Ce qui est dingue, c'est de croire que l'on peut éradiquer l'autre. Faut être furieusement demeuré, non ? Il en restera toujours un, quelque part, caché dans les plis de cet abyssal abrutissement eugéniste.
Jusqu'où décide-t-on que l'autre est différent ? Langage, orientation spirituelle, sexuelle, couleur de peau, des yeux, nature des cheveux, je sais pas moi, une forme de nez, d'ongles de pied, où arrête-t-on le massacre ? La vie fait toujours un pied de nez à l'inertie mortifère de la connerie.
En réalité, je suppute qu'ils ne pensent à rien ces crétins, ils avalent ce que l'on veut bien leur faire croire. Le jour où leurs mentors décident de provoquer une guerre, quels que soient les intérêts qu'ils servent, en bons petits soldats, ils sont déjà prêts à prendre les armes. Il suffit de leur faire croire que "l'autre" leur veut du mal pour voir la peur s'instiller dans leurs cerveaux de malades. Ce sont des zombies en puissance, gouvernés par un mental malingre d'inculture, vicié d'arriération. Ah, les cons !
Quand je repense à ces oisillons d'intelligence, ces nazillons d'obéissance et leurs chefs d'obédience identitaire qui pensaient un jour pouvoir rayer une dite race de la Terre, combien ? Un, un neurone et demi? Ces vilains se prenaient pour des aigles royaux, serviteurs du Soleil noir ⚫.
Ils allaient régner sur la planète et réaffirmer la suprématie de la race blanche aryenne hyperboréenne. T'as saisis l'énormité de l'absurdité humaine ? Maîtres de la Force obscure. Vade retro Dark Vador !
Il faut être sérieusement atteint pour se laisser gouverner par des abrutis d'un tel acabit, adorateurs d'un trou noir qui se cacherait derrière le soleil et je vous épargne l'énormité de la suite de la fable...
S'ils savaient où je situe leur trou noir ! Je rêve d'un nouveau type d'arme contre ces demeurés, une espèce de canon à merde dégueulant, dans un flux infini en circuit fermé, leurs propres déjections pour les ramener à la sordide réalité d'humanimal qui les caractérise.
Le mythe du surhomme est démodé depuis longtemps, les copains, il suffit d'un frisson de la création pour faire trembler le minuscule manteau terrestre et faire s'écrouler, tel un misérable château de cartes, nos ridicules arrogances. Un éternuement solaire, un ondoiement océanique et nous voilà réduit à notre éphémère condition d'homuncule.
Et ceci ne vaut pas que pour les adorateurs d'heils trépassés ! Ça concerne également tous ces étrons de fanatiques en tous genres, religieux ou pas, tous ceux qui ont raison à la place des autres, qui te balancent des vérités indiscutables, illuminés par l'étonnante capacité du cerveau à emmagasiner, organiser et régurgiter de l'information. Ils sont tous tombés dans le précipice du miteux mythe nietzschéen. Les avortons béats devant leur propre intelligence se sont pris pour des surhommes. Ils se sont pris pour Dieu le Père, tout en haut de la création, en éliminant d'un trait ce qui est à l'origine de notre présence. Un Œdipe de plus pour prendre le pouvoir. Ils sont souvent petits les autocrates ayant traversé l'histoire, t'as pas remarqué ? Ils n'avaient peut-être pas d'autre moyen pour conquérir l'inaccessible idéal féminin ? Allez, je vous balance une banale explication freudienne. Il est vrai que complexe d'infériorité et volonté de pouvoir sont des jumeaux de pathologie.
Ce qui ne colle pas avec l'humain, c'est cette extrême intelligence couplée à une faculté inouïe d'imagination laissées à la seule direction d'un mental suprêmement fragile. Bien que cette capacité extraordinaire de réflexion a permis à l'humain de se démarquer des autres espèces en prenant le contrôle de son environnement, cette aptitude est devenue contre-productrice, il ne peut désormais plus se battre contre la nature et à fortiori contre lui-même, puisque, tu l'as compris, la vie sur Terre est une grande famille dont le destin est intimement lié.
Ce qui ne colle pas avec l'humain, c'est cette extrême intelligence couplée à une faculté inouïe d'imagination laissées à la seule direction d'un mental suprêmement fragile. Bien que cette capacité extraordinaire de réflexion a permis à l'humain de se démarquer des autres espèces en prenant le contrôle de son environnement, cette aptitude est devenue contre-productrice, il ne peut désormais plus se battre contre la nature et à fortiori contre lui-même, puisque, tu l'as compris, la vie sur Terre est une grande famille dont le destin est intimement lié.
Notre priorité devrait être, entre autres, de repeupler la planète de nos frères les arbres**.
C'est une telle évidence qu'il est incompréhensible que l'autre abruti dégénéré, avec un nom de contine pour enfant, ait entamé une guerre au 21e siècle alors que, si lutte il doit y avoir, c'est celle que nous devons mener ensemble pour relever le défi climatique qui met le genre humain, et pas que bien sûr, en danger.
Le "tu", à travers le jeu limitatif de ton "je", voici la seule cloison à abattre.
*Kateb Yacine (1929-1989), Nedjma, 1956, Éditions du Seuil.
** Merci à Ecosia (méta moteur de recherche en ligne vertueux en émission carbone) et à sa communauté qui agit, depuis 2009, pour la reforestation, 177 863 866 arbres plantés à l'instant où j'écris.
Commentaires