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Affichage des articles du mars, 2024

Bonheur

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  Marc Chagall "Deux têtes à la fenêtre" 1956 Comment pourrais-je te persuader Du ravissement d'être né ? Être, là, en plein milieu de la vie Spectateur du prodige miraculeux Conscient, ébahi, ébloui Ça devrait suffire à tout bonheur C'est moi qui suis simple d'esprit Ou bien, triple buse de malheur ! Je n'ai pas tout compris ? Oui, il y a pour sûr cette tragédie Nos carcasses qui petit à petit se froissent Puis s'effacent pour laisser la place  À d'autres que soi-même, tu vois l'angoisse ? Là, plus là ! Trois petits tours, rond patapon Et puis s'en vont, y a plus un jeton À mettre dans le bel outil, c'est fini Te vlà en suspension d'énergie, mon amie  Passée de l'autre côté de l'horizon... ...Des évènements, au trou noir de l'oubli Là d'où aucune lumière ne jaillit Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir  À moins, pardon, de se mettre à croire D'avoir la certitude ! Qu'il y a encore...  Quelque chose...

Béatitudes

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© DR Né pour mourir Ça vaut bien une légende  Sinon à quoi ça pourrait servir ? Être puis disparaître Avoir été... Nous, déjà révolus sitôt apparus De joies et souffrances confondues L'unique vérité de toute vie Virgule astrale de temporalité  Ensommeillée de souvenirs Éployée de désirs  Se saupoudrant de vertu S'escrimant à se justifier On voudrait se vêtir d'impeccabilité Être du bon côté de la lumière Briller de mille feux Qui sommes-nous-je ? Passages obligés  Où nous n'étions pas sages, obligé ! L'impossible perfection Et les petits arrangements Avec les inclinations Sacerdoce pour un sac d'os La chair est précaire  Et ses appétits velléitaires Tu sais bien, petit Ou alors, t'as rien compris  Que c'est l'amour qu'on poursuit Toujours, partout, tout autour Dans l'immensité du jour Et les draps de la nuit Où enfin, on s'oublie C'est de là qu'on vient Non pas de la nuit, petit ! De la lumière, mon frère Rien ne vient jamais de r...

Fils de toi-même

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  © DR C'est frénésie de sans cesse hiérarchiser  Tout maquiller de différences  Pour ne pas s'abîmer, se mélanger  De consonances, de ressemblances Par peur d'y laisser... son originalité  Nous ne sommes pourtant qu'équivalence  Des yeux, une bouche et de quoi digérer Les incessants mouvements de matière Mémoire infuse de l'équilibre dans l'univers Qui es-tu-je ? Différents et cependant tous similaires  Façonnés de matière, nourris de lumière  Mais le mental n'a cure de cette factualité  Ma foi, il faut bien ratifier nos singularités C'est ainsi que nos logiciels sont configurés  Tous petits déjà à nomenclaturer À chosifier le palpable dans sa diversité Pour en évaluer les bienfaits, les méfaits  Pour assurer coûte que coûte notre survie Faut dire qu'on a bien morflé par le passé Face aux adversités, programmés à résister Se prolonger par descendance interposée Rescapés ! Pour encore s'adapter, évoluer  C'est ainsi que la vie ...