Bonheur
Comment pourrais-je te persuader
Du ravissement d'être né ?
Être, là, en plein milieu de la vie
Spectateur du prodige miraculeux
Conscient, ébahi, ébloui
Ça devrait suffire à tout bonheur
C'est moi qui suis simple d'esprit
Ou bien, triple buse de malheur !
Je n'ai pas tout compris ?
Oui, il y a pour sûr cette tragédie
Nos carcasses qui petit à petit se froissent
Puis s'effacent pour laisser la place
À d'autres que soi-même, tu vois l'angoisse ?
Là, plus là ! Trois petits tours, rond patapon
Et puis s'en vont, y a plus un jeton
À mettre dans le bel outil, c'est fini
Te vlà en suspension d'énergie, mon amie
Passée de l'autre côté de l'horizon...
...Des évènements, au trou noir de l'oubli
Là d'où aucune lumière ne jaillit
Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir
À moins, pardon, de se mettre à croire
D'avoir la certitude ! Qu'il y a encore...
Quelque chose par delà le fabuleux décor
D'y être aller fourrer son nez de fouineur
C'est la porte à côté, ma tendre dulcinée
Un univers que tu as à peine exploré
Le siège des synchronicités, la vérité !
Non pas là ! Là... juste à l'intérieur
Côté cœur, en ta silencieuse profondeur
Il y a l'autre là, l'égo, qui est mort de peur
D'y débusquer sa véritable identité
Parce qu'il sait, le bougre, d'où il a émergé
Mais il ne veut pas perdre sa souveraineté
Tu comprends ? Il a peur de se désintégrer
C'est pourtant ce qu'il a toujours cherché
Tout le temps qu'aura duré son existence
La caresse de la paix qui a choyé sa création
Tendres réminiscences d'avant la naissance
Cet amour perdu, recouvré en nos bras nus
Et la vie émergeant de nos ventres, éperdus...
Que vouloir de plus qu'être... là, ma chérie
L'instant investi, nous, plongés en éternité
Noyés dans la grâce de nos âmes suspendues
Rasserenés, enfin rentrés à la maison
Jean-Luc Levesque
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