Ensemble
Ventanas Solstas ©DR On ne mesure jamais assez le bonheur d’être ensemble. C’est peut-être parce que nous n’avons jamais éprouvé la solitude, la vraie. Celle qui nous cloue sur la croix de l’instant et nous étreint de son austérité silencieuse et glaciale, pour nous rejeter, tel un dieu déchu d’altérité, dans un impeccable abandon, retranché pour l’éternité en une immuable réclusion avec nous-mêmes. C’est comme un froid perpétuel qui vient creuser dans nos ventres un précipice insondable au bord duquel nous sommes pris d’un vertige sidéral. Je pense souvent aux êtres chers partis seuls dans la nuit des temps et j’ose à peine imaginer l’océan de désespoir qui a présidé à leur départ. Certains ont même choisi les griffes tranchantes de la mort face au vide absolu de la vie. Seuls, absolument seuls, irrémédiablement seuls jusqu’à mettre fin au lancinant supplice de leur agonie pour choisir la mort comme unique délivrance. C’e...