Lâcher prise

© Grégory Colbert


Lâcher prise et mourir
Mourir de sa petite mort
Se soustraire au contrôle 
Du mental et changer le rôle
De l'esprit qui s'affranchit 
De toutes les analogies
Et des réflexes appris
Arrêter d'analyser
Abandonner son identité
Et goûter l'espace augmenté 
Les sens clairement déployés
D'un univers enchanté
Louvoyer parmi les eaux célestes
À côtoyer de quiétude
Avec l'amour pour seul geste
Là, au cœur de la plénitude
L'immanente onctuosité
De la permanente êtreté 

Combien sommes-nous-je
Fils de matière libérés 
À s'être aventurés au jeu
De l'inflation des réalités
Pour embrasser l'immensité 
De l'Unité d'avant la dualité ?

Combien sommes-nous-je
Délivrés de nos cachots de peaux
De chairs et de perceptions
À avoir aboli la frontière du réel 
Pour approcher le mystère originel 
De la conscience émancipée
De son humanimalité ?

Combien sommes-nous-je
À nous être affranchi de la forme
À avoir franchi le confort des normes
Et avoir perçu l'absolu miracle 
Nous, co-créateurs du spectacle
De toutes les synchronicités ?

Combien sommes-nous-je 
À avoir compris que l'Esprit
Précède la lumière et que la vie
Est une constante invitation à l'alliance
Par-delà nos éphémères apparences 
Et nos identités en latence ?

Combien n'a aucune importance
Tu l'as compris, âme amie 
Au royaume de l'Un, vois là la magie
Qui révèle l'enchantement
Et agit au fond du présent :
Tout est énergie, tout est conscience
 
Mourir de sa petite mort
Et renaître à l'envers du décor 
 

Jean-Luc Levesque 

 
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