Prédateur
Ce soir, il s'est tu, il est fatigué
Il a fait le compte de la chair abattue
Il a bien tué, faut dire qu'il s'est bien battu
Il a couru la campagne à travers champs
Son treillis patientait depuis si longtemps
Pour une ouverture, c'était pas folichon
On se demande où sont passés les pigeons
L'oiseau ne passait pas assez haut
Pan ! Tant pis, il était à portée à fusil
Ben, l'était pas bien gros le passereau !
Il a rejoint la besace bien fournie
Du traqueur de la vie à l'agonie
Le plomb l'a transpercé entièrement
Il est tombé net, mort sur le coup !
C'est tellement excitant d'éliminer le vivant
Pourquoi, je n'en sais rien du tout ?
Mon père chassait, mon grand-père avant
On est des chasseurs depuis tout le temps
Nous connaissons tous les cris animaux
Pour les oiseaux, on se sert d'hapeaux
Tout petit déjà, je savais les utiliser
La faune s'est raréfié ces temps derniers
Mon ultime lièvre, c'était y a une éternité
Ça faisait un moment que je l'avais repéré
L'arrogant, je m'étais juré de lui faire la peau
Et je l'ai eu le salaud, il ne m'a pas vu arriver
J'étais contre le vent, il a fait un drôle de saut
Quand je l'ai tiré, j'ai dû l'achever le zigoto
Son sang était tout chaud contre ma peau
Il aurait pas survécu de toutes façons
Un œil crevé, dans la nature ça fait brouillon"
Faute de gibier, le chasseur se fait livrer
Des animaux en pâture, le canon doit parler
C'est dans l'ordre des choses que de tuer
Tant pis pour le sport et la biodiversité
Il est bizarre ce besoin de détruire la vie
Et d'afficher en trophée l'étendue de sa connerie
Regarde mon museau sur la photo, mon ami
C'est moi le crétin fini, l'abruti qui sourit...
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