Humanimal

© Thésée combattant le Minotaure,  François Sicard.





Le voilà le dragon mythologique à terrasser
Cet hydre machiavélique à têtes multiples !
Les revoilà, les êtres infernaux et diaboliques
Cerbère, Léviathan, Gorgones, Erinnyes
Cyclopes, centaures, satyres et autres harpies
Toutes ces chimères légendaires, ces allégories
Ces monstres fantastiques, ces sombres furies
Figures symboliques de la psyché humaine
À la fois meilleures amies et ennemies
Telles les deux faces d'une même pièce
Pour une seule et authentique tyrannie
L'aliénation inextricable de l'égo !

Le voilà l'olibrius, l'homuncule vaniteux
Le despote conformiste, prompt à discriminer
Encenseur opiniâtre et accusateur méprisant
Engoncé dans sa petite folie confortable
Un amour incommensurable de lui-même
Il est là, chefaillon comme on en connaît légion
Prêt à tout pour conserver sa souveraineté
Allant jusqu'à abandonner son autorité
Si d'aventure son intégrité s'avérait menacée
Capable même de se soumettre, le pleutre
Devenant ainsi, en situation de domination
Un parfait petit soldat, le pire des kapos

Voilà donc ce flagorneur de pacotille
Jetant aux chiens son amour propre
Pour ramper, la queue entre les jambes
Vers son nouveau maître, le traître
Qui n'a de conviction que celle de sa survie !
Il arrive même qu'il s'élimine, la vermine
Sa vacuité procédant de la même origine
Quand la douleur de sa médiocrité métastase
Jusqu'un kamikaze pour une cause expiatoire
Plutôt que de se punir, le pitoyable, l'allégé
Le rétréci d'esprit s'autorise un martyr
Emmenant avec lui sa mécréance au tapis

Car voilà qu'il se croit pur, l'inconsistant
C'est dire l'énormité de la connerie humaine
Risible si n'était l'ampleur des tragédies
Celui qui n'a jamais cru en rien d'autre que lui
S'autorise à revêtir le voile de la vertu
Redresseur de torts, encore puant de vilénie
Le voilà, pantin d'un djihad d'abomination
Je voudrais pleurer, mais par nature j'en souris
Tant de tares réunies confinant à l'interdit
J'ai trop fréquenté ces insignifiances
N'était leur pouvoir immense de malfaisance
Pour leur accorder quelque importance

Face à de tels portraits de décadence
Il ne nous reste que notre bienveillance
Pour nous instiller une larme d'entendement
Les vampires peuplant nos imaginaires
Sont d'autant plus puissants et sanguinaires
Que l'hôte est en déficience d'intelligence
C'est déraison que conscience livrée aux sens
De l'humanimal sans ouverture sur la culture
C'est abjection que d'user de ses connaissances
Pour corrompre la niaiserie de l'innocence
Comme il est infection que de vouloir imposer
Ses croyances ainsi que ses préférences

Avis à ceux qui voudraient que chacun pense
Ils sont majorité, comme eux-mêmes pensent
Ils sont dans l'inconscience de leur arrogance
Dans la sombre dépendance de leur ignorance
Il leur reste à maîtriser de toute évidence
Ce mental qui échappe à leur surveillance
Contrôler le dragon cérébral qui fait ingérence
Et nous inonde de veules pensées jusqu'incontinence
Nous recrachant incapables de cohérence
Quant aux dangers légitimes nous menaçant
Combien de luttes et de guerres dérisoires
Nous auraient ainsi été épargnées dans l'histoire

Quant aux malins qui s'amusent à manipuler
Les pires instincts de nos contemporains
Pour les diviser afin de mieux dominer
Je leur dis, prenez garde qu'un beau matin
Ceux dont vous manœuvrez la psychologie
Ne se rebellent, force d'avoir enfin compris
Ce jeu de tartuffes qui bafoue la démocratie
Le réveil des peuples que vous méprisez
Pourrait être plus brutal que vous n'imaginez
Sous le calme bonhomme des hommes
Bouillonnent des forces dont l'explosion
Pourrait anéantir vos fortunes et prétention

Il faut se méfier du Minotaure...

Jean-Luc Levesque 

 
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