Illusion des réalités
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Quelque part
Dans un endroit qui importe peu...
Un homme est là,
Immobile
Sans mouvement,
Il observe le lent cheminement
Des êtres et des choses
Il pense
Quelque part
Dans un endroit qui n’a pas d’importance
Un homme pense,
Il pense à tout,
Il pense à rien
Difficile de penser à rien
Difficile d’être immobile
Souvent, là où l’homme pense, l’homme va
L’homme pense souvent mal,
Alors l’homme va mal
C’est une chose que d’être…
Des êtres et des choses
L’homme pourrait discourir à l’infini,
Mais l’homme ne dit rien
Il pense
Un homme pense que quelque part,
Il a peut-être quelque chose à dire...
Quelque part,
Sous des allures de ne rien dire,
L’homme dit des choses,
Des choses de rien
Ou pas grand chose...
C’est difficile de dire,
On parle tant pour ne rien dire,
Alors que dire
Se dire qu’on s’aime ?
Si on s’aimait comme on le dit,
On n’aurait pas besoin de se le dire,
On s’aimerait un point c’est tout...
Mais c’est difficile de s’aimer,
Aimer sans condition, se dire «je t’aime»,
Sans précaution, sans stratagème
Je t’aime !
A tort et même à travers,
Par delà toutes les directions,
Avant même toute intention
Je t’aime !
Comme unique raison,
Comme seule explication...
A moins de se taire,
Ou juste chuchoter l’essentiel
Je t’aime !
Un point, c’est tout...
*
S’aimer fait s’aimanter les corps.
Ce n’est pas que de la sémantique,
Les corps deviennent amants
Et s’aimant, ils sèment l’Amour
Il n’est que l’Amour
Que les aimants attirent
L’Amour est le sème de la vie
La semence de l’Amour,
Le jour où l’Amour fut :
L’Amour en retour de l’Amour !
L’étincelle originelle,
Les eaux matricielles,
La perfection de l’Un !
Singulière singularité
L’insensée Création,
Le nombre d’Or, notre incarnation
L’impeccable mathématique !
Nous, entre Amour et physique,
Conscients ! De cette présence
Qui, subtile mécanique du vide quantique
Révèle partout l’Amour présent
*
Peu importe le temps que l’Amour prend
Le temps de l’Amour,
Tant que dure l’Amour,
C’est maintenant
Passé le présent,
On perd ses repères
Et l’Amour s’évanouit tel un mystère
L’Amour n’est plus !
Alors, on se décortique,
On s’interroge, on revendique
On cherche partout l’Amour parti
Avec le temps va, tout s’en va,
Sauf l’Amour qui reste là et qui attend
Que l’on entre dans la danse
Par delà tous les temps,
L’Amour attend patiemment
Que dans l’instant se réveille
Notre union à l’ici et maintenant
Au point d’orgue de l’Unité
*
Quelque part
En des temps sans importance
Un homme pense
Il pense que quelque part,
Il a peut-être encore quelque chose à dire,
Alors qu’il n’a rien, ou pas grand chose à ajouter
De la poésie, peut-être,
Le nectar du Verbe, la fleur de l’Esprit,
Le velours de l’Amour, l’ambroisie
Le trait d’une plume,
Toutes ces pensées qui papillonnent
Et impressionnent de lumière
La toile à vibrer de l’Univers
L’écran magique de l’existence
Qui projette alors, divine transcendance,
La symphonie de la vie en cadence
Aux sens émerveillés du rêveur éveillé
L’homme est libre !
Libre comme l’air,
A détricoter la grammaire
Du Verbe de la vie
Il est assis, là,
A califourchon sur le monde,
Son esprit vagabonde
Qu’est-ce cette insensée profusion,
L’addition de tous les possibles,
Cette incroyable potentialité ?
Nous, là, ces milliards de réalités,
Dans un rêve d’humanité,
Mirage ou miracle ?
*
L’origine de la vie
Hasard ou nécessité ?
Qu’est-ce que donc ce mystère
Qui enivre l’air
Cette intention irradiante
D’où exhalent les parfums,
Telle la subtile vérité
Gracile battement de cils
De la vie si fragile
Cet espace qui s’offre à nos sens
En une folle farandole de signes
L’Amour à tirant d’aile,
Dont l’âme se drape au pluriel,
Pour embrasser l’impossible ?
Qui sommes-nous-je ?
Sommes-nous-je dans un songe ?
A moins que ?
Par delà le miroir,
Toute altérité dissolue,
Le Tout manifesté
Ne soit que les multiples faces
D’une seule et même êtreté,
L’illusion des réalités
*
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