J'accuse !

Par
© Jean-Luc Levesque
Embrasser la totalité
Des lèvres filigranulées
          Le calice pulpeux de la rose ruissellée 
L'armâcher avant qu'elle ne s'étiole 
          Molle de maladies

          Non !

Le monde peut pourrir
Pourrir pour renaître 
       
          À l'envers du ventre empuriné
       
          Mais pas mourir 

Mourir à l'antre de cendres
D'une vie qui se serait consumée
Jusqu'à l'anéantissement ultime

La perte totale des subtils équilibres
L'amazoniaque génocide de la nature
Le lent croupissement de la multitude
Dans ses propres déjections

          J'accuse !

Ceux-là même qui dénoncent au banc

          L'infamie

Les pleutres et les fourbes
Les jaunards, les peureux
Tous les innocents, les inconscients
Ce monstre global qui court à tombeau ouvert
Vers le précipice là, juste là, devant nous


          L'odeur âcre de l'économie
          Et la saveur fielleuse de la morale 

          Moi !
          Nous !

Homme, comme on se regarde parfois 
          Tous les deux
Comme on se garde de lire 
          Ce qu'on ne veut pas voir de peur 

De savoir
De se voir
Au long et p
                      r
                       o
                         f
                          o
                           n
                             d

                                Tourbillon du vide
                                Qui nous aspire sans fin

          Jusque l'horizon des événements              .

                                Qui ignore tout

De nos différences majuscules 
De nos âges, nos temporalités,
De nos émois, de nos rages minuscules

Comme on se garde de lire
          Tous les deux

Les mots qui traduisent nos travers ridicules
Les rêves fantasmés des civilisations
La légende des siècles,  l'histoire immémoriale
La survie de l'espèce
Les apocalypses successives
L'humanité tel un sumum
L'anthropomorphique cécité
Pour l'apothéose de nos empathies sélectives

Qui va-t-on sauver ?

L'impossible prise de conscience
La fin programmée de la belle boule bleutée

Le matricide annoncé !

          Nous, qui sommes si sûrs
          D'être ce que nous sommes

          Nous, plus que jamais
          En position précaire sur le fil de la vie

Funambules animés jusqu'à décrépitude

          Entités migratoires échappées
          Depuis l'Univers jusqu'à Terre
          En retour vers l'Amour

Puisque rien n'a d'importance,

          J'accuse !
          Et je rends grâce...
 
 
Jean-Luc Levesque 

 
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https://www.jeanluclevesque.com/




                                

            

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