Articles

Perplexités

Image
© DR À quoi ça rime toutes ces rimes ? Tous ces mots futiles semblent inutiles Tu as vu comme les humeurs fluctuent Tu voudrais prolonger le goût du bonheur Rester en délices, demeurer en saveur Ne jamais perdre de vue cette douceur Qui t'enrobe de ses subtilités impromptues Lors des rares moments où tu t'oublies Tes sens se berçant du Magnificat Le mental repu par cette aubade délicate  Alors que le temps s'étale, distendu Que le soleil s'étire tendrement à l'horizon Tout semble parfait, engourdi de coton Quelques étoiles commencent à clignoter Un merle entame son cantat à l'espace béni  Tu voudrais pouvoir te prélasser à l'infini Au milieu de cet intervalle de pure félicité Tu voudrais te délester de tout ton arsenal Abandonner ta bruyante quincaillerie mentale Mais la paix ne se laisse pas apprivoiser  Elle est retors la bougresse, animale Sitôt que tu crois l'avoir enfin capturée L'anguille te file, mutine, entre les pattes Elle te grille la poli...

Liberté (suite)

Image
Le combat devant l'Hôtel de Ville, le 28 juillet 1830, Jean-Victor Schnetz   Et après ? Une fois que tu as répandu ton fiel Que tu as pissé ta haine au ciel jauni            Qu'est-ce qu'on fait ?         On guillotine, on rafraîchit         On foudroie, on rudoie du bourgeois ?                  Faudrait braquer toutes les banques         Récupérer l'argent en planque         Mais... ça a déjà été fait, j'oublie !         Pendant ce temps, l'amour passe Ne repassera peut-être plus Il n'est pas question de se dépêcher  Faut juste être là, tout le temps Tant que tu es là, la nuque à l'autan Parmi les vents malfaisants À durer en immanence avec l'absolu   Une fois perdu de vue, c'est foutu !   Tu cherches partout l'amour parti Restent, ta pomme déjà décatie et tes souvenirs flétris T...

Liberté

Image
La liberté guidant le peuple, 28 juillet 1830, Eugène Delacroix Détricoter  L'entrelacs des connaissances             Désapprendre  Tu vois où le savoir nous conduit  S'écheveler de la couronne de l'égo  Qui contamine, épine par épine Le cerveau qui se ratatine N'apprend plus de la lumière On croit tout savoir, avoir tout vu On finit par ne plus rien voir, vouloir savoir Prison dorée de nos accointances              La curiosité ou l'asphyxie de l'esprit ! Se perdre et s'oublier Les sens en éveil  pour atteindre L’inextinguible étoile Qui illumine le cœur De tous les chercheurs Les rêveurs             Ne jamais se scléroser de vérité On fait secret des sagesses Hissées au rang de dieux, de déesses On ne voit pas plus profond que la matière Le miracle de la lumière La quantique mystique, l'intrication T'as vu pour quoi tapinent les religions   ...

Des mots simples

Image
© Rohit Rattan Juste des mots simples, des mots singuliers Des mots de tous les jours pour dessiner  La simplicité de la vie, la beauté du monde Celle qui embrase tes facultés et plus encore  Dès lors que tu as relié ta nature profonde  Que tu as identifié toutes les impostures De l'égo, afin de t'assujettir à sa dictature Du mental, qui veut te réduire à ton corps Dont la mort ne ferait que broyer le trésor   Des mots simples pour crayonner l'amour Ce grand amour qui rayonne au grand jour Cet amour semblable à un océan d'or pur Qui convertit toutes les peurs en poussière Abat tous les murs, fend toutes les armures,  Qui traverse absolument toutes les barrières Et te rend opalescent face à la merveille Qui dévoile son essence par-delà tes sens Toi, en quintessence avec l'immanence Qui t'accompagne alors de sa permanence En t'ouvrant grands ses bras immenses Où tu te blottis, tel un retour à l'enfance Petit être debout face au généreux soleil Stupéfait de...

Tendresse

Image
© Mark Clennon L'enfant blottit son corps contre son père Les fronts unis dans une douceur fragile Ils s'endorment, tendrement immobiles Bercés par le roulis lancinant du train Qui les emmènent quelque part plus loin Vers un ailleurs qui n'a pas besoin de repère Ils voguent enlacés, embrassés d'éternité L'amour pour unique bagage, seule finalité Rien autour n'a d'importance, leur présence  À l'évidence, concentre toutes les essences Le monde semble s'être dissout, évaporé  Ensemble, ils ne forment plus qu'une entité Plongés dans un instant d'amour infini Que sans doute seul mon regard trahit La plupart des voyageurs prolongent la nuit Ils vont travailler jusqu'au bout de l'ennui Les yeux fermés pour éteindre cette réalité Qui clignote en tâches de lumière délavée Derrière les vitres battues par une pluie salie Un jour timoré se lève, les yeux s'éveillent La banlieue défile noyée d'un crachin jauni Les doigts réaniment les écra...

La raison

Image
© DR   Tu me dis que c'est vert C'est vert ou c'est bleu ? Tu me dis que c'est vert C'est vert ou c'est bleu ? Je te dis que c'est peut-être bleu Je le vois dans tes yeux Tu me regardes de travers D'un air sourcilleux D'un air presque sévère Alors, bleu ou vert, vert ou bleu Qui a raison, qui a tort ? À tort ou à raison Je reste ouvert, parbleu À toutes les propositions  Tu changes ta vision Je préfère ventrebleu Je n'aime guère la guerre  Qui de nous deux a tort ? Tu me dis que tu as raison Je te livre ma conception  C'est ton opinion Et c'est mon point de vue Je te prends au dépourvu Là, à travers ce vert Si tu plisses un peu les yeux Tu verras la lumière se défaire  Épargne-moi ce sourcil de colère  Regarder bien Persévère ! Tu n'as pas la berlue  Tu vois l'envers du décor ? Regarde encore Jean-Luc Levesque   Article suivant     Vous pouvez vous procurer mes livres ici, merci : https://www.jeanluclevesque.com/

Mon froc

Image
©DR   Mon pantalon est devenu trop grand Ça fait tellement longtemps maintenant  Que je le trimbale, par marées et vents Que je maltraite ce sacré culbutant Qu'il essuie les bancs, supporte mon séant Il prend le vent par tous ses trous béants Il me file le train, complaisant et aimant Caressant comme un doudou s'effilochant C'est fou comme on s'attache aux vieilleries Ce n'est qu'un pauvre bout de tissu défraîchi Une loque, une serpillière, un débris Il tient debout tout seul, le falzar pourri Mais j'y tiens comme à mes premiers skis Remisés dans le débarras de mon gourbi Bon, il y a une paille qu'ils n'ont pas servi Moi non plus du reste, j'ai déjà bien fourni Glisser encore, replonger dans les ennuis Las, je n'ai plus le goût des compromis J'aime trop grand pour m'enfermer ici Dans ton corps là, "et avec ton esprit" J'ai fait le tour de ta chair, ma chérie De ton incarnation, de ton anatomie C'est toi toute entière...

Alias

Image
 La bauge aux sangliers © Jean-Luc Levesque   Toi qui n'a jamais fréquenté la gent canine, passe ces lignes anodines, elles ne seront d'aucune délicatesse.  C'est d'amour dont je viens te parler. Un amour inconditionnel, un amour achevé. Un amour que seul un animal peut offrir à l'homme.  S'il pouvait nous voir tel que nous sommes, je ne suis pas certain que le chien ne prendrait pas quelque distance avec notre espèce. Par chance, il ne possède pas cette intelligence qui dissèque au laser toutes les expériences vécues. Il n'a pas cette capacité d'analyse et de comparaison du réel pour en graver les conclusions dans un coin de son cerveau. Depuis des siècles d'évolution, ce loup apprivoisé a appris que nous sommes de redoutables pisteurs dont il vaut mieux se faire l'ami. Le prédateur a reconnu un chasseur bien meilleur que lui, son instinct a finalement tranché pour une compagnie bénéfique, quoique je me doute qu'en période de disette, certai...

Merci

Image
  ©DR Merci pour l'Amour Merci pour le jour Merci pour le séjour  Ça valait le détour  Merci pour le voyage Merci pour le partage Merci pour la grâce  De t'avoir embrassé De m'avoir laissé te quitter De m'avoir aimé, malgré... Merci pour ton indulgence Ta patience  Merci pour ton silence Ta délicate présence  J'aurais aimé être parfait, mais... Merci pour la peur  De t'avoir perdu Le bonheur De t'avoir retrouvé Il fallait que je retourne en dualité  Merci pour l'éphémère Merci pour les nuages, la mer Merci pour l'air Merci pour l'Univers Pour la Lumière Merci Maman  Pour ton désir d'enfant Merci pour ton lait Merci pour ton sang Merci pour la vie ! Et merci pour la musique Merci les oiseaux ! Merci pour la rythmique  Merci pour le Verbe Merci pour la Création  Merci pour les épines Et encore merci pour les roses* * Jean d'Ormesson (1925-2017) Jean-Luc Levesque   Article suivant     Vous pouvez vous procurer mes livres...

Le flambeau

Image
© Billelis on Behance Tu as vu comme la mort se fait présence  Comme elle frappe par intermittence Comme elle anéantit en catimini Sans mot dire, sans prévenir  Les parents, les enfants, les amis C'est la loi des séries : "Au suivant !" Nous rappelle-t-elle en s'amusant "Tu as vu comme je soustrais les vies Tiens-toi prêt, mon bel ami, je t'attends Tôt ou tard, tu iras rejoindre l'au-delà  Tôt ou tard ! N'oublie pas que je reste là Derrière toi, tapie dans la pénombre Depuis toujours, fidèle comme ton ombre Je passe bientôt ramasser les copies !" Finit-elle, en macabre comédienne Rejouant en boucle sa sombre parodie Devant une foule en file indienne À chaque envolée, la même mélancolie  La même stupéfaction devant le vide laissé Tu te souviens des moments passés C'est un pan de ta vie qui s'évanouit À chaque fois, par lambeaux, petit à petit Te rappelant que c'est toi le prochain  Sur la liste des invités, mon copain Ces derniers tem...

Le bateau de tes rêves

Image
© DR J'ai glissé des merveilles Là, au creux de ton oreille Juste là, au cœur de ton sommeil Pendant que tu voguais au loin Accrochée au satin de mes mains Alanguie dans le bateau de tes rêves Je me suis démultiplié à l'infini Dans l'espace en symphonie  Pour capturer la chimie de ton esprit Tous tes atomes en harmonie  Ton eurythmie, ta perfection  J'ai embrassé ta respiration Je me suis synchronisé, syntonisé  Puis je me suis accroché à tes courbes Ta poitrine lourde, tes reins cambrés  J'ai tangué à la houle de ton ventre creux J'ai roulé, j'ai balancé, j'ai chaviré Glissé le long de tes cheveux de feu Et j'ai rejoint ton voyage astral  À bord de ton bateau de lumière  Nos voiles gonflées sous le vent stellaire  Nos âmes lovées dans la clarté sidérale Rythmées par l'éclat de nos rires entremêlés Nous avons tellement ri, l'univers a souri Nous a nourri de sa beauté magistrale  Pour nous accompagner de félicité Au spectacle du miracle de sa ...

Le silence

Image
© Ivan Siarbolin S'engouffrer dans le silence Comme on entre en réjouissance Goûter sa substance, s'en humecter S'imprégner de son essence S'en imbiber, s'en éclabousser S'abreuver de sa quintessence Jusqu'à l'insolence Jusqu'à transcendance Réaliser l'alliance Avec l'immanence Éprouver son existence Se draper de son opulence Comme d'un voile d'abondance S'augmenter de sa présence Plonger dans la source dévoilée Là, juste là, tout autour, tout à côté S'effacer pour s'élever, puis s'envoler Jusqu'à disparaître et ne plus être Un obstacle à la découverte Et devant tant de grâce offerte Devenir le réceptacle du miracle   Se révéler à la fois acteur et auteur du spectacle Jean-Luc Levesque   Article suivant     Vous pouvez vous procurer mes livres ici, merci : https://www.jeanluclevesque.com/

Tout va bien aller

Image
© DR Tout va bien, ne t'inquiète pas Te voilà arrivée au bout du chemin Maman, je ne te lâche pas la main Tu dors, le soleil s'éloigne doucement Il ne nous reste plus beaucoup de temps Pour nous chuchoter notre amour Est-ce que tu m'entends, Maman Tout va bien, tout va bien aller  Bientôt la lumière va diminuer Tu vas glisser dans la nuit de velours Tout doucement comme dans un rêve Je reste à tes côtés, n'aies pas peur C'est arrivé plus vite qu'on ne le pensait Hier encore, on riait, on se bidonnait Tu te rappelles ce que tu me disais  Profites tant qu'il est temps, mon grand Je sais Maman, l'existence est brève La vie brûle vite dans l'ardeur de l'amour Tu te souviens, ma petite Maman Tu me disais que c'est là qu'on allait Quand on partait, pour parler aux disparus Rejoindre tous ceux qu'on a connus Tout là-haut au firmament étoilé Retrouver tous ceux qu'on aimés Tous ceux qu'on a pleurés, tu te souviens C'est pas le mom...

Toi (chanson)

Image
© Viktoria Je te veux C'est toi que je veux Je fais ce que je peux Je te veux Mais j'y peux rien C'est pas bien, je sais Pourtant j'essaie Tu sais bien Je voudrais être sage Sage comme une image Mais tu as vu les filles Comme elles s'habillent Je te veux C'est toi que je veux Je te veux, c'est mon vœu Je te veux, c'est un aveu C'est ainsi ma chérie C'est ainsi que je suis  Je suis un amoureux C'est pas sérieux, je sais Tu voudrais que je change Que je devienne un ange, mon ange Mais tu as vu les filles comme... ... Elles scintillent Pourtant je te veux C'est toi que je veux Je te veux C'est toi que je veux Mais je suis un désastre  Je clignote à tous les astres C'est ainsi que je suis Je suis un bandit ma chérie  Il faut que je m'éparpille Que je m'embastille Dans leurs pupilles  Dans leur cheveux Bien sûr que c'est toi que je veux Je te veux, c'est mon vœu C'est toi que je veux Je te veux, mille fois je te veu...