Des mots simples

© Rohit Rattan


Juste des mots simples, des mots singuliers
Des mots de tous les jours pour dessiner 
La simplicité de la vie, la beauté du monde
Celle qui embrase tes facultés et plus encore 
Dès lors que tu as relié ta nature profonde 
Que tu as identifié toutes les impostures
De l'égo, afin de t'assujettir à sa dictature
Du mental, qui veut te réduire à ton corps
Dont la mort ne ferait que broyer le trésor
 
Des mots simples pour crayonner l'amour
Ce grand amour qui rayonne au grand jour
Cet amour semblable à un océan d'or pur
Qui convertit toutes les peurs en poussière
Abat tous les murs, fend toutes les armures, 
Qui traverse absolument toutes les barrières
Et te rend opalescent face à la merveille
Qui dévoile son essence par-delà tes sens
Toi, en quintessence avec l'immanence
Qui t'accompagne alors de sa permanence
En t'ouvrant grands ses bras immenses
Où tu te blottis, tel un retour à l'enfance
Petit être debout face au généreux soleil
Stupéfait de joie devant l'enchantement

Rien ne résiste à ce sublime embrasement 
Des mots simples pour émerger du sommeil
De simples mots pour dire l'amour en veille
Qui agit partout jusqu'au fond de la matière
Depuis tout ce temps que s'étend le miracle

Bien sûr que l'enfer est l'envers du paradis
La nature prodigue autant qu'elle soustrait
Sans discernement, sans raison, sans regret
Il fallait bien la force tellurique des éléments
Pour déclencher un tel prodige de création
"Rien" eût été une solution plus concevable 
Plutôt que l'insensée réalité de ce spectacle
Se déployant à notre incompréhension

Oui, la brutalité est jumelle de l'épiphanie
Ce n'est pas une embellie d'être en vie
Va savoir le pourquoi des destins meurtris
Le sort implacable asséné à l'innocence
Toutes ces vies arrachées dès l'enfance
Ce n'est pas facile de persister en délicatesse
Lorsque la disgrâce foudroie ton allégresse
Comment rester en beauté, rien ne justifie
Il ne te reste que la douleur comme carcasse
À attendre que le temps fasse son économie 

Va savoir le pourquoi des destins abâtardis
L'absolue misère de certains esprits
Qui avilissent la pureté de leur vilenie
Aveugles au beau et au bien, intolérables
À leurs yeux lugubres, fabuleux misérables
Égarés dans le turpitude d'un vide insalubre
Ce n'est pas facile de persister en humanité 
Face à l'injustice, face à l'humanimalité 
Tu sais bien que la haine qu'ils traînent
T'entraîne dans leur rance déshérence 
Tu n'as plus que la grâce comme intelligence 
Pour ne pas t'abîmer en incohérence 
Ne pas t'infecter de la misère mentale
Qui te convie à la crétinerie du brutal

Non, la foi parfois ne va de soi, ma foi
Il n'y a qu'une seule voie vers la légèreté 
C'est avant tout une question d'intention
Il s'agît d'une simple prise de décision 
Une fois empruntée, tu ne peux en changer
Malgré les marées et les vents contraires
Tu vogues la tête dressée en pleine lumière
À t'enivrer chaque jour du velours alentour
Le long de ce qu'il te reste comme parcours
Sur le fil tranchant du cours des jours
Il n'y a pas d'à rebours possible en amour 

Jean-Luc Levesque
 
 
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