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Tendresse

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© Mark Clennon L'enfant blottit son corps contre son père Les fronts unis dans une douceur fragile Ils s'endorment, tendrement immobiles Bercés par le roulis lancinant du train Qui les emmènent quelque part plus loin Vers un ailleurs qui n'a pas besoin de repère Ils voguent enlacés, embrassés d'éternité L'amour pour unique bagage, seule finalité Rien autour n'a d'importance, leur présence  À l'évidence, concentre toutes les essences Le monde semble s'être dissout, évaporé  Ensemble, ils ne forment plus qu'une entité Plongés dans un instant d'amour infini Que sans doute seul mon regard trahit La plupart des voyageurs prolongent la nuit Ils vont travailler jusqu'au bout de l'ennui Les yeux fermés pour éteindre cette réalité Qui clignote en tâches de lumière délavée Derrière les vitres battues par une pluie salie Un jour timoré se lève, les yeux s'éveillent La banlieue défile noyée d'un crachin jauni Les doigts réaniment les écra...

La raison

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© DR   Tu me dis que c'est vert C'est vert ou c'est bleu ? Tu me dis que c'est vert C'est vert ou c'est bleu ? Je te dis que c'est peut-être bleu Je le vois dans tes yeux Tu me regardes de travers D'un air sourcilleux D'un air presque sévère Alors, bleu ou vert, vert ou bleu Qui a raison, qui a tort ? À tort ou à raison Je reste ouvert, parbleu À toutes les propositions  Tu changes ta vision Je préfère ventrebleu Je n'aime guère la guerre  Qui de nous deux a tort ? Tu me dis que tu as raison Je te livre ma conception  C'est ton opinion Et c'est mon point de vue Je te prends au dépourvu Là, à travers ce vert Si tu plisses un peu les yeux Tu verras la lumière se défaire  Épargne-moi ce sourcil de colère  Regarder bien Persévère ! Tu n'as pas la berlue  Tu vois l'envers du décor ? Regarde encore Jean-Luc Levesque   Article suivant     Vous pouvez vous procurer mes livres ici, merci : https://www.jeanluclevesque.com/

Mon froc

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©DR   Mon pantalon est devenu trop grand Ça fait tellement longtemps maintenant  Que je le trimbale, par marées et vents Que je maltraite ce sacré culbutant Qu'il essuie les bancs, supporte mon séant Il prend le vent par tous ses trous béants Il me file le train, complaisant et aimant Caressant comme un doudou s'effilochant C'est fou comme on s'attache aux vieilleries Ce n'est qu'un pauvre bout de tissu défraîchi Une loque, une serpillière, un débris Il tient debout tout seul, le falzar pourri Mais j'y tiens comme à mes premiers skis Remisés dans le débarras de mon gourbi Bon, il y a une paille qu'ils n'ont pas servi Moi non plus du reste, j'ai déjà bien fourni Glisser encore, replonger dans les ennuis Las, je n'ai plus le goût des compromis J'aime trop grand pour m'enfermer ici Dans ton corps là, "et avec ton esprit" J'ai fait le tour de ta chair, ma chérie De ton incarnation, de ton anatomie C'est toi toute entière...

Alias

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 La bauge aux sangliers © Jean-Luc Levesque   Toi qui n'a jamais fréquenté la gent canine, passe ces lignes anodines, elles ne seront d'aucune délicatesse.  C'est d'amour dont je viens te parler. Un amour inconditionnel, un amour achevé. Un amour que seul un animal peut offrir à l'homme.  S'il pouvait nous voir tel que nous sommes, je ne suis pas certain que le chien ne prendrait pas quelque distance avec notre espèce. Par chance, il ne possède pas cette intelligence qui dissèque au laser toutes les expériences vécues. Il n'a pas cette capacité d'analyse et de comparaison du réel pour en graver les conclusions dans un coin de son cerveau. Depuis des siècles d'évolution, ce loup apprivoisé a appris que nous sommes de redoutables pisteurs dont il vaut mieux se faire l'ami. Le prédateur a reconnu un chasseur bien meilleur que lui, son instinct a finalement tranché pour une compagnie bénéfique, quoique je me doute qu'en période de disette, certai...

Merci

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  ©DR Merci pour l'Amour Merci pour le jour Merci pour le séjour  Ça valait le détour  Merci pour le voyage Merci pour le partage Merci pour la grâce  De t'avoir embrassé De m'avoir laissé te quitter De m'avoir aimé, malgré... Merci pour ton indulgence Ta patience  Merci pour ton silence Ta délicate présence  J'aurais aimé être parfait, mais... Merci pour la peur  De t'avoir perdu Le bonheur De t'avoir retrouvé Il fallait que je retourne en dualité  Merci pour l'éphémère Merci pour les nuages, la mer Merci pour l'air Merci pour l'Univers Pour la Lumière Merci Maman  Pour ton désir d'enfant Merci pour ton lait Merci pour ton sang Merci pour la vie ! Et merci pour la musique Merci les oiseaux ! Merci pour la rythmique  Merci pour le Verbe Merci pour la Création  Merci pour les épines Et encore merci pour les roses* * Jean d'Ormesson (1925-2017) Jean-Luc Levesque   Article suivant     Vous pouvez vous procurer mes livres...

Le flambeau

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© Billelis on Behance Tu as vu comme la mort se fait présence  Comme elle frappe par intermittence Comme elle anéantit en catimini Sans mot dire, sans prévenir  Les parents, les enfants, les amis C'est la loi des séries : "Au suivant !" Nous rappelle-t-elle en s'amusant "Tu as vu comme je soustrais les vies Tiens-toi prêt, mon bel ami, je t'attends Tôt ou tard, tu iras rejoindre l'au-delà  Tôt ou tard ! N'oublie pas que je reste là Derrière toi, tapie dans la pénombre Depuis toujours, fidèle comme ton ombre Je passe bientôt ramasser les copies !" Finit-elle, en macabre comédienne Rejouant en boucle sa sombre parodie Devant une foule en file indienne À chaque envolée, la même mélancolie  La même stupéfaction devant le vide laissé Tu te souviens des moments passés C'est un pan de ta vie qui s'évanouit À chaque fois, par lambeaux, petit à petit Te rappelant que c'est toi le prochain  Sur la liste des invités, mon copain Ces derniers tem...

Le bateau de tes rêves

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© DR J'ai glissé des merveilles Là, au creux de ton oreille Juste là, au cœur de ton sommeil Pendant que tu voguais au loin Accrochée au satin de mes mains Alanguie dans le bateau de tes rêves Je me suis démultiplié à l'infini Dans l'espace en symphonie  Pour capturer la chimie de ton esprit Tous tes atomes en harmonie  Ton eurythmie, ta perfection  J'ai embrassé ta respiration Je me suis synchronisé, syntonisé  Puis je me suis accroché à tes courbes Ta poitrine lourde, tes reins cambrés  J'ai tangué à la houle de ton ventre creux J'ai roulé, j'ai balancé, j'ai chaviré Glissé le long de tes cheveux de feu Et j'ai rejoint ton voyage astral  À bord de ton bateau de lumière  Nos voiles gonflées sous le vent stellaire  Nos âmes lovées dans la clarté sidérale Rythmées par l'éclat de nos rires entremêlés Nous avons tellement ri, l'univers a souri Nous a nourri de sa beauté magistrale  Pour nous accompagner de félicité Au spectacle du miracle de sa ...

Le silence

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© Ivan Siarbolin S'engouffrer dans le silence Comme on entre en réjouissance Goûter sa substance, s'en humecter S'imprégner de son essence S'en imbiber, s'en éclabousser S'abreuver de sa quintessence Jusqu'à l'insolence Jusqu'à transcendance Réaliser l'alliance Avec l'immanence Éprouver son existence Se draper de son opulence Comme d'un voile d'abondance S'augmenter de sa présence Plonger dans la source dévoilée Là, juste là, tout autour, tout à côté S'effacer pour s'élever, puis s'envoler Jusqu'à disparaître et ne plus être Un obstacle à la découverte Et devant tant de grâce offerte Devenir le réceptacle du miracle   Se révéler à la fois acteur et auteur du spectacle Jean-Luc Levesque   Article suivant     Vous pouvez vous procurer mes livres ici, merci : https://www.jeanluclevesque.com/

Tout va bien aller

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© DR Tout va bien, ne t'inquiète pas Te voilà arrivée au bout du chemin Maman, je ne te lâche pas la main Tu dors, le soleil s'éloigne doucement Il ne nous reste plus beaucoup de temps Pour nous chuchoter notre amour Est-ce que tu m'entends, Maman Tout va bien, tout va bien aller  Bientôt la lumière va diminuer Tu vas glisser dans la nuit de velours Tout doucement comme dans un rêve Je reste à tes côtés, n'aies pas peur C'est arrivé plus vite qu'on ne le pensait Hier encore, on riait, on se bidonnait Tu te rappelles ce que tu me disais  Profites tant qu'il est temps, mon grand Je sais Maman, l'existence est brève La vie brûle vite dans l'ardeur de l'amour Tu te souviens, ma petite Maman Tu me disais que c'est là qu'on allait Quand on partait, pour parler aux disparus Rejoindre tous ceux qu'on a connus Tout là-haut au firmament étoilé Retrouver tous ceux qu'on aimés Tous ceux qu'on a pleurés, tu te souviens C'est pas le mom...

Toi (chanson)

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© Viktoria Je te veux C'est toi que je veux Je fais ce que je peux Je te veux Mais j'y peux rien C'est pas bien, je sais Pourtant j'essaie Tu sais bien Je voudrais être sage Sage comme une image Mais tu as vu les filles Comme elles s'habillent Je te veux C'est toi que je veux Je te veux, c'est mon vœu Je te veux, c'est un aveu C'est ainsi ma chérie C'est ainsi que je suis  Je suis un amoureux C'est pas sérieux, je sais Tu voudrais que je change Que je devienne un ange, mon ange Mais tu as vu les filles comme... ... Elles scintillent Pourtant je te veux C'est toi que je veux Je te veux C'est toi que je veux Mais je suis un désastre  Je clignote à tous les astres C'est ainsi que je suis Je suis un bandit ma chérie  Il faut que je m'éparpille Que je m'embastille Dans leurs pupilles  Dans leur cheveux Bien sûr que c'est toi que je veux Je te veux, c'est mon vœu C'est toi que je veux Je te veux, mille fois je te veu...

La course à l'échalote

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© DR C'est la course à l'échalote La course à celui qu'est Le plus beau, le plus looké  La course à celui qu'a La plus grosse, la plus stylé Voilà tous ces compétiteurs Hypnotisés d'extérieur  Qui chamaillent la clameur Regarde mes attributs  Chouffe poto, t'as vu C'est moi qui fait le show Ma face en surface T'as pu vu ? C'est moi qui suis le plus chaud Qui suis la plus belle, gros T'as vu comme je resplendis Les paillettes, comme ça éblouit Regarde la lumière, c'est moi dedans ,) T'as vu ? Dis que je te fais envie Que tu kiffes mon gif Inconnu(e) mon ami(e) Même si on ne se connaît ape Zy-va, poses un like Dis que je suis magnifike C'est la course à l'échalote La course aux " je t'aime " Prêt à tous les stratagèmes Pour ne pas rester avec soi-même  Pour augmenter le nombre des mia Combien de kilos sur insta ? Grave de followers, t'as dit ? C'est quoi là ton produit ? Combien t'as dis !  Y a pas moyen à ...

Mirage

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© Giuseppe Antonio Petrinin (1677-1755) Le signal est au vert Je me faufile  Seul dans la file J'accélère Je suis la lumière Qui crois-tu être ? Les ondes sont fécondes Sur la route pas de doute Les sirènes m'enchaînent Sereines telles des reines Elles s'évident de leur chrysalide Invisibles dans le sensible  Admirable spectacle du miracle  De la présence de l'innocence Leur chant est touchant Leur fluide me guide La magie agit Je réagis Résiste tel un trapéziste À l'enchantement  À l'envoûtement Je me dédouble Double mon double M'appaire à mon compère Magistral dans l'astral C'est pourtant moi qui opère  Dans l'interplanétaire  Nous voici réunis Minuscules particules  Prémunies pour l'infini Le signal est au vert On accélère Direction le trou de verre Plus vite que la lumière  Vers d'autres dimensions  On encaisse la vitesse Les yeux rivés au merveilleux Constellations en expansion Filaments au firmament Des pléiades d'astres en enfi...

Je est un autre

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À l'ambre de Sélénie ©DR "Je est un autre", disait Paul Eluard*, ce n'est pas que nous ne sommes pas qui nous sommes, ce qui nous définit est beaucoup plus vaste que cette ridicule identité dans laquelle il faudrait ranger notre immensité.   Comme la plupart des humains sur cette planète, nous nous pensons propriétaires de notre conscience et de notre corps, mais ce dernier nous quitte après quelques secondes d'existence et notre conscience avec. C'est comme si nous n'avions jamais existé. À qui appartient ce corps, qu'est-ce qui se cache derrière cette conscience ? Le corps, chacun le sait, retourne à la terre, sa décomposition atomique est totale. Un retour aux origines, nous devenons feu et retournons à la lumière après que notre étoile aura explosé. Quant à la conscience, selon le dogme de nos sociétés matérialistes, elle disparaît avec le corps, puisque générée par le cerveau. Lorsque l'espèce humaine aura disparu, il ne restera rien de la c...

Esclave

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© DR Elle m'a ardemment ramené à sa réalité, ses lèvres d'eau posées sur mon corps alangui par un soleil aussi lourd que ses seins dressés, là, tels des montagnes de douceur faisant naître, au cœur de mon cœur, une source d'une précaire quiétude. Me voilà anéanti de bonheur, tétanisé de plaisir, le lait de son sourire irriguant ma peau jusque transpirer à travers mes veines d'un mélange mielleux qui me fige d'éternité sur la croix de l'instant. Je l'ai dans le sang depuis si longtemps. Je ne puis me défaire de son attraction. Je suis comme un vulgaire bout de coton imbibé de ses parfums d'enchantement. Que faire ? Rester en matière ? Céder aux volutes d'alcools envoûtants qui tournoient autour de mon âme résignée de renoncement ? Combien de temps avant que je puisse me soustraire à son addictive influence ? Si les siècles se comptent en seconde, alors voici bien quelques millions d'années que je demeure, ainsi vivant, suspendu à l'espoir d...

Crépuscule

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© Jimmy Lawlor Je te veux, là, juste là  Au feu de mon cœur Au cœur de mon âme Sésame, posée sur mon épaule Fidèle sentinelle Discrète et secrète  Au poste de contrôle Tendrement complice dans la matrice Inspiratrice et bienfaitrice  Palpitant de l'alliance De nos sens en interférence De nos présences en résonance  Je te veux Tes cheveux de lumière Pétales de cristal  Ondulant telle une rivière Sur mon corps expérimental Phare dans la nuit fatale Vers l'océan nuptial Où les écluses du vide s'évident De nos mémoires archétypales Jusqu'à totale transparence Pour une nouvelle aube irrésistible Et crépuscules infaillibles Des soleils qui se rient  Des nuits infinies Jean-Luc Levesque   Article suivant     Vous pouvez vous procurer mes livres ici, merci : https://www.jeanluclevesque.com/

Le don des larmes

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©Vigantafili Tu pleures C'est comme une source Qui déverse à l'inverse Son flot de larmes intimes Limpide délicatesse De l'âme qui se pâme D'être l'instant la flamme  Te voilà sous la caresse Du charme de l'esprit Enlacé de noblesse Car, c'est bien lui qui agit Et la subtilité de sa magie Qui œuvre en catimini  Révélant ce puits inaltérable Qui jaillit d'un ailleurs impalpable En une liqueur de splendeur  Au cœur de ton cœur Ton âme, ces quelques grammes En proie à une joie inexprimable Point de relation véritable  De ton équation insaisissable Qui es-tu je ? Tu pleures   De ravissement, de sérénité  Personne ne peut faire cesser  Cette relation de prospérité Alliance de l'invisible immanence Et de ta prudente signifiance Qui sommes-nous je ? Jean-Luc Levesque   Article suivant     Vous pouvez vous procurer mes livres ici, merci : https://www.jeanluclevesque.com/

Un autre monde

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© The fall of Icarus, René Millot Tu veux pas qu'on se mélange Qu'on s'entremêle les ailes Viens, on joue aux anges On s'écervelle à la marelle On s'emmêle dans les venelles  On se mêle aux hirondelles On s'aquarelle dans le ciel On devient des mésanges  Suis-moi, on se change On s'enlumine de couleurs étranges On se jumelle au sensuel On disparaît dans l'éternel Tu veux pas qu'on s'enflanelle Qu'on s'habille de vide, qu'on s'éparpille  Qu'on épouse l'amour torrentiel Qu'on aille à l'essentiel Qu'on devienne arc-en-ciel Qu'on rejoigne l'essence du ciel Viens on s'unit à l'éther  On s'envoie en l'air Plus haut que la matière Allez, on se défait de nos corps de chair On s'emmousseline, on s'illumine On s'éclaire de lumière On oublie la Terre Mère On perd nos repères  On s'appaire à l'univers Tu veux pas qu'on fusionne Qu'on s'immerge dans le Verbe Qu'on ...

Rouge indigo in vitro

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© Jean-Michel Basquiat "Palm Spring Jump", 1982 L'homme a deux pattes et un museau Deux oreilles et une bouche sous les naseaux Et dans sa tête, ma foi, dans sa tête, p'tête  P'tête bien qu'il y a un cerveau L'homme a deux pattes et un museau Il a parfois les yeux verts couleur d'eau Parfois il est beau, souvent il n'est pas jojo C'est pas important si c'est pas un nigaud L'homme a deux pattes et un museau Deux oreilles et une bouche sous les naseaux Il peut avoir plusieurs bronzages de peau Ça dépend s'il vit dans un endroit chaud Ou dans un endroit proche du zéro  Sauf pour les esquimaux Sauf pour les esquimaux ! Moi j'aime bien les esquimaux Surtout à la noix de coco L'homme a deux pattes et un museau Deux oreilles et une bouche sous les naseaux Et dans sa tête, ma foi, dans sa tête C'est bien souvent tout ramollo Parfois certains vermisseaux Se prennent pour des intellos Et tu vois ces mêmes zigotos S'imaginer su...

Pause

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© Yuefa Art Faire une pause Cesser la sinistrose Freiner le petit vélo Qui tourne en solo, là-haut  Sans qu'on ne lui demande rien Toujours là au quotidien Sur le qui-vive en arrière-ligne À l'affût du moindre signe Seul dans sa tour de contrôle À vouloir occuper tous les rôles Toujours à ressasser le passé À cataloguer, à hiérarchiser  À envisager un futur en déconfiture Un avenir de gloire, ô célébrité ! À projeter je ne sais quelle gageure Toujours à défaire ou à reconstruire Les histoires passées, les histoires en devenir À partir en sucette à la moindre occasion  Ce mental qui n'en fait qu'à sa tête Qui nous dit s'il faut rester ou bien s'enfuir  Pétri de stress face aux faciès Qui t'intime quoi faire, quoi qu'il se passe Où que tu ailles, quoi que tu fasses  Qui tient le gouvernail, toujours au travail Qui examine, qui mouline, qui imagine Qui te dit s'il faut avoir peur ou être en paix Obsessionnel du gardiennage Toujours aux aguets  Siphonné ...