Tendresse
© Mark Clennon L'enfant blottit son corps contre son père Les fronts unis dans une douceur fragile Ils s'endorment, tendrement immobiles Bercés par le roulis lancinant du train Qui les emmènent quelque part plus loin Vers un ailleurs qui n'a pas besoin de repère Ils voguent enlacés, embrassés d'éternité L'amour pour unique bagage, seule finalité Rien autour n'a d'importance, leur présence À l'évidence, concentre toutes les essences Le monde semble s'être dissout, évaporé Ensemble, ils ne forment plus qu'une entité Plongés dans un instant d'amour infini Que sans doute seul mon regard trahit La plupart des voyageurs prolongent la nuit Ils vont travailler jusqu'au bout de l'ennui Les yeux fermés pour éteindre cette réalité Qui clignote en tâches de lumière délavée Derrière les vitres battues par une pluie salie Un jour timoré se lève, les yeux s'éveillent La banlieue défile noyée d'un crachin jauni Les doigts réaniment les écra...