Mirage

Par
© Giuseppe Antonio Petrinin (1677-1755)





Le signal est au vert
Je me faufile 
Seul dans la file
J'accélère
Je suis la lumière
Qui crois-tu être ?
Les ondes sont fécondes
Sur la route pas de doute
Les sirènes m'enchaînent
Sereines telles des reines
Elles s'évident de leur chrysalide
Invisibles dans le sensible 
Admirable spectacle du miracle 
De la présence de l'innocence
Leur chant est touchant
Leur fluide me guide
La magie agit
Je réagis
Résiste tel un trapéziste
À l'enchantement 
À l'envoûtement
Je me dédouble
Double mon double
M'appaire à mon compère
Magistral dans l'astral
C'est pourtant moi qui opère 
Dans l'interplanétaire 
Minuscules particules 
Prémunies pour l'infini

Le signal est au vert
On accélère
Direction le trou de verre
Plus vite que la lumière 
Vers d'autres dimensions 
On encaisse la vitesse
Les yeux rivés au merveilleux
Constellations en expansion
Filaments au firmament
Des pléiades d'astres en enfilade
Des myriades d'étoiles en cascade
Pour une aube d'émeraude
Avalanche d'opalescences
L'amour sans cesse
L'essence des sens
Telle une caresse 
L'amour au grand jour
Tout l'infrarouge à l'entour 
Nous savourons son velours
Nous voilà dans la soie
Au beau milieu de la voie du milieu
En plein milieu des cieux
L'amour toujours tout autour
Notre existence en substance
Notre évanescence en résumé 
Le divin est devin
Dans l'espace sans direction
Nous déroulons sa perfection
Il nous avale en spirale
Poudrée de beauté
Holographie architecturale
Sculpturale chorégraphie 
Scintillante d'intensité 
Nous voici arrivés
Destination finale
Terminus du bus
Fin de l'épopée spatiale
Du voyage royal

Je me réveille
Sors de mon sommeil
J'ai rêvé que je volais 

Jean-Luc Levesque
 
 
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