Ne pleure pas
© Valerhon |
Ne pleure pas mon enfant
Tu sais très bien que je ne reviendrai pas
C'est la règle du jeu que de partir
C'est la règle du "je" que de mourir
Je n'allais pas rester là indéfiniment
Il fallait bien faire de la place aux suivants
Ne pleure pas mon enfant
Je sais, la mort du corps ça fait souffrir
Mais l'âme hors du corps, quel plaisir
On pleure parce qu'on ne se reverra plus
Douleur infinie que l'amour disparu
Je sais, la béance dans ta poitrine nue
Il ne nous reste que notre foi pour croire
Qu'on se retrouvera ailleurs, ou pas...
En Amourie, ou bien... encore en Absurdie
C'est la punition céleste pour avoir été
C'est la malédiction pour avoir croqué
L'énorme pomme de la connaissance
Nous l'avons dévoré jusqu'au trognon
Cette existence, putain, quelle expérience
Nous aurions pu vivre sans conscience
Comme d'intrépides endormis en souffrance
Persuadés de l'illusion des contes de fée
Je ne leur jette pas la pierre, c'était nous hier
Qui étions emprisonnés de matérialité
Avant le réveil de la belle au bois dormant
Et la dissipation du voile d'engourdissement
Propulsée hors son emprisonnement
Par l'amour du prince charmant
Notre double astral, chevalier servant,
Avec qui je fais la jonction à présent
Ne pleure pas mon enfant
On aurait aimé que ça dure tout le temps
La complicité ainsi conjuguée au pluriel
Mais c'est beaucoup trop long l'instant
Il n'est que Dieu pour supporter ainsi
Le miel de l'éternité jusque l'infini
Non, ne pleure pas mon enfant, souris
J'ai croqué ma part du paradis
Bien loin d'avoir été cet être fini
C'est la raison du pardon que je demande
À tous ceux que j'ai offensé par le passé
Je ne savais pas la présence de l'amour
Cloîtré dans ma thébaïde d'identité
Enfermé dans mon corps de souffrance
Aveugle et sourd au spectacle de beauté
Qui régnait partout, l'immanence
Partout et en toute circonstance
Je ne savais pas l'amour en puissance
Je ne savais pas l'unité
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