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Affichage des articles du septembre, 2020

Se défaire

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© Yeong-Deok Seo Croire dur comme fer que tout est matière Voilà nos œillères, l'enfer sur terre On viendrait de nulle part, on n'irait pas plus loin Et à la fin, il ne resterait rien de toi, de moi Absolument rien de la vie sur Terre Rien, puisque c'est de là que l'on vient Rien, puisque c'est là où on va, ma foi À quoi ça sert tout ça, on se demande bien ? Tout ça pour finir dans le froid de l'Univers  À  quoi sert tout ce temps passé À faire tout ce qu'on fait, c'est une vie gâchée  Pourquoi ne pas faire tout ce qu'on ne fait pas Ce qu'on aimerait bien faire, tu vois ? Plutôt que de se satisfaire de faire  Ce qu'on fait, contraints et pas le contraire Pourquoi s'obliger, à quoi ça sert ? À moins de faire les choses machinalement Parce que chacun fait ainsi et pas autrement Elles sont alors pesantes ces contingences Toute cette vie passée à répondre à l'exigence D'être en obligation plutôt qu'en connivence Parce que c'es...

Imagine

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©DR     "Imagine qu'il n'y ait plus de pays" Imagine qu'il n'y ait plus de conflit Plus de haine, plus de mépris Imagine qu'il n'y ait plus de guerre  Plus d'enfer, plus besoin de paradis Imagine qu'il n'y ait plus de jalousie Plus de sauvagerie, plus de tuerie  Imagine qu'il n'y ait plus que la vie La vie et rien d'autre que la vie Chacun s'épanouissant dans le respect d'autrui  Imagine que nous ne soyons qu'unité  Qu'il n'y ait qu'une seule et même êtreté  Un seul être au monde, une seule entité Imagine que l'Univers soit conscience Qu'il soit vibrance, résonance  Imagine que cette conscience soit absolue Que le contenant soit comme le contenu Matière et vide formant un même corps Imagine, ça ne demande pas tant d'effort  Que nous ne soyions finalement qu'un tout Que la seule différence entre nous Soit comme un reflet dans le miroir Dérisoire Imagine que tout le vivant participe à la fêt...

Prédateur

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© DR Le chasseur a tiré toute la journée  Ce soir, il s'est tu, il est fatigué Il a fait le compte de la chair abattue Il a bien tué, faut dire qu'il s'est bien battu Il a couru la campagne à travers champs Son treillis patientait depuis si longtemps Pour une ouverture, c'était pas folichon On se demande où sont passés les pigeons L'oiseau ne passait pas assez haut Pan ! Tant pis, il était à portée à fusil Ben, l'était pas bien gros le passereau ! Il a rejoint la besace bien fournie Du traqueur de la vie à l'agonie Le plomb l'a transpercé entièrement  Il est tombé net, mort sur le coup ! C'est tellement excitant d'éliminer le vivant Pourquoi, je n'en sais rien du tout ? Mon père chassait, mon grand-père avant On est des chasseurs depuis tout le temps Nous connaissons tous les cris animaux Pour les oiseaux, on se sert d'hapeaux Tout petit déjà, je savais les utiliser  La faune s'est raréfié ces temps derniers  Mon ultime lièvre, c'...

Les filles sont jolies

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  © Marie Laurencin 1883-1956 Plus je vieillis, plus les filles sont jolies C'est un bien étrange ressenti Dont je me vois curieusement assailli Peut-être est-ce l'été qui agit ? À moins que je ne me sois alangui À une quelconque rêvasserie Que sitôt la morale contredit ! : " C'est faire montre de peu de vernis Que d'imaginer croquer la belle ancolie Qu'est-ce que fruit à peine mûri  Trouverait de bouquet à pomme flétrie ? " Je me demande le pourquoi subi De cette bien étrange chimie Ce qui peut m'émouvoir ainsi Devant ce spectacle exquis Ma plume ne se veut que poésie Et mon regard par l'émotion trahi Est ébloui plus qu'il ne traduit l'envie D'une éventuelle suspecte badinerie Il faut laisser à jeunesse son énergie  Sa folie, ses soucis, ses lubies Le spectacle est à ce point permis Que je reste ébahi, ébaubi, ahuri Devant tant de grâces réunies Humer le parfum avec frénésie Voici bien là mes seules envies En absorber le miel tue...

Aimez-vous

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  ©DR Offrez-vous un soupçon de légèreté  Pour habiller l'espace de simplicité  La finesse d'un voile vaporeux Afin que la grâce puisse se révéler Offrez-vous de la tendresse à défaut d'amour Et de la délicatesse pour combler tout autour Donnez-vous de la fraîcheur Pour gonfler vos poumons d'ardeur Et chanter en chœur le défilé de la vie Qui déroule sa houle joyeuse Au creux de vos mains nues Admirez sa danse impromptue   Accordez-vous de la douceur  Pour épargner vos fragilités Quelque indulgence à défaut de bonté De la tolérance pour vous pardonner Vos erreurs en humanité La peur vous avait mal guidés Octroyez-vous du repos Quelque répit à défaut de sérénité Vous avez mérité de vous oublier Faites la pesée de toutes vos qualités Voyez comme vous êtes achevés Vous êtes les seuls à pouvoir vous aimer    Jean-Luc Levesque  Article suivant   Vous pouvez vous procurer mes livres ici, merci : https://www.jeanluclevesque.com/  

La grâce

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© Grégory Colbert   Vois-tu la grâce te faire signe Elle n'a de cesse de te révéler  Par tous les moyens à sa disposition  Ton trône au sein du royaume Elle se glisse dans les conversations S'immisce dans tes occupations  Se mélange aux bruits de fond Elle chuchote, elle murmure Elle susurre, elle carillonne Il faut être en éveil, il faut avoir l'oreille Pour percevoir son message  Souvent, elle se sert d'un émissaire Tu n'y crois pas, c'est un tel mystère  Comment est-ce possible  C'est du domaine de l'invisible ? À peine te poses-tu la question  Que le charme déjà s'évanouit  Quelle coïncidence ? La vérité ! Quelle synchronicité ! Guetter l'immanence Observer la magie de l'existence  Devenir spectateur de la Présence  De l'impermanence Qui nourrit tes sens d'abondance T'en révèle partout la substance  Voilà la récompense   De ton intime correspondance Avec l'Essence Et voici ta nouvelle résidence Avec pour unique sé...