À votre guise
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Ainsi, "c'est à votre guise"
Les choses se font et se défont
Tantôt passant de fardeau à plume
D'enclume à impromptu cadeau
Les épaules soudain plus légères
Et les idées enfin plus claires
Il n'est alors plus rien qui ne pèse
Rien qui "ne penche vers la terre" *
Il suffit que l'on se grise sans nuance
Que l'on s'incline, que l'on danse
Que l'on s'extasie de l'Univers
"C'est à votre guise, disait Baudelaire *
Que de vous enivrer sans trêve
De vin, de poésie ou de vertu"
"Qu'importe le flacon, ajoutait Musset**
Pourvu qu'on ait l'ivresse"
Avec l'Amour pour maîtresse
L'Univers comme fidèle compagnon
Et l'émoi pour seul horizon
Il n'est alors plus question que de se saouler
De tout ce qui a lieu, tout ce qui vibre
De tout ce qui fuit, de tout ce qui existe
La vie transformée en rêve
Et l'ennui sitôt disparu
Le temps s'échoue alors sur la grève
De nos éternités échues
* Charles Baudelaire (Le Spleen de Paris, XXXIII)
** Alfred de Musset (La coupe et les lèvres)
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