Les enfants
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Les enfants qui jouent ne sont pas ailleurs que là où ils sont, ils ne se regardent pas être, ils sont dans la vie, dans la vie pure, en dehors de tout calcul autre que celui de manifester leur joie et de se regarder la proclamer avec emphase et exagération.
J'aime entendre les enfants jouer, ça me rassure, ça me berce. Des réminiscences peut-être ? Une énergie encore présente sûrement.
On ne devrait jamais cesser d'être des enfants, mais on oublie qu'à force d'être sérieux on finit par croire dans le personnage que nous nous sommes fabriqué. Elle est là l'erreur, on s'est fait piéger par le mental, par le besoin irrépressible qu'il a de vouloir tout contrôler, par la peur de se découvrir finalement peut-être différents de celui ou celle auquel l'on s'est identifié(e) à force de blessures, d'humiliations, de jugements sur nous-mêmes. Un enfant n'a pas d'idée arrêtée de lui-même, les contours de sa personnalité ne sont pas définis, il est dans la découverte de la vie, dans le pur émotionnel. La vie n'est pas à contrôler, à maîtriser, l'être n'est pas à classifier, à statufier, il est à expérimenter et la vie est à vivre, c'est d'une simplicité... enfantine.
Je crois que c'est cela vieillir, ne plus être en contact avec l'enfance. Alors l'enfance s'éloigne petit à petit et on finit par ne plus convoquer la folie de l'inattendu, ne plus se découvrir par le truchement des jeux de personnages que l'on embrasse à tour de rôle sans jamais s'identifier. Je crois qu'il n'y a rien de pire que d'être qui l'on est.
Alors quand la providence me sourit et que l'enfance se présente à moi, je la saisis à bras le corps et entre dans la danse des corps, dans la farandole des esprits. Tout devient prétexte à ouvrir la porte de royaumes imaginaires pour s'y engouffrer et, peut-être avec un peu de chance, y disparaître tout entier jusqu'à s'oublier.
J'aime jouer avec les enfants...
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