Bonheur
Marc Chagall "Deux têtes à la fenêtre" 1956 Comment pourrais-je te persuader Du ravissement d'être né ? Être, là, en plein milieu de la vie Spectateur du prodige miraculeux Conscient, ébahi, ébloui Ça devrait suffire à tout bonheur C'est moi qui suis simple d'esprit Ou bien, triple buse de malheur ! Je n'ai pas tout compris ? Oui, il y a pour sûr cette tragédie Nos carcasses qui petit à petit se froissent Puis s'effacent pour laisser la place À d'autres que soi-même, tu vois l'angoisse ? Là, plus là ! Trois petits tours, rond patapon Et puis s'en vont, y a plus un jeton À mettre dans le bel outil, c'est fini Te vlà en suspension d'énergie, mon amie Passée de l'autre côté de l'horizon... ...Des évènements, au trou noir de l'oubli Là d'où aucune lumière ne jaillit Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir À moins, pardon, de se mettre à croire D'avoir la certitude ! Qu'il y a encore... Quelque chose...